Les étapes de culture des légumes

Chaque semaine, les maraîcher·ères garnissent nos paniers de légumes locaux et de saison. Mais savez-vous comment protéger les poireaux de la mouche qui les dévore ? ou encore que le chou que nous mangeons en janvier a été planté au mois de juin dans les champs ?
Pour découvrir le cycle de culture des légumes au fil des saisons, et les soins apportés par les maraîcher·ères pour faire face aux aléas, le Réseau AMAP IdF vous propose une série d'outils de sensibilisation.

Pour chaque légume présenté, vous trouverez un frise illustrée, une vidéo et une plaquette à imprimer. Cette série d'outils a été conçue pour mieux comprendre le travail acharné des paysan·nes pour nous fournir des légumes tout au long de l’année.
A utiliser pour sensibiliser les amapien·nes, les curieux sur le salon des asso, ou sur votre site internet !

  • CYCLE DU POIREAU
  • CYCLE DU CHOU
  • CYCLE DE LA COURGE

Le poireau au fil de la saison de production

Les étapes de production du poireau

 

SEMIS— Mars

Le poireau détient le record du légume le plus long à produire ! 6 à 8 mois après la plantation !
Andrea a deux options : acheter ses plants de poireaux chez un semencier ou les cultiver elle-même. Le choix dépend des années, de la charge de travail et du nombre de plants à produire. Cette année, comme une grande majorité des maraîcher·ères bio d’Île-de-France, elle opte pour l’achat des plants. D’habitude, Andrea sème les graines de poireaux dans des terrines (ou en pleine terre sur un bout de planche dans la pépinière) au mois de mars, sous abri.

 

PLANTATION — Courant juin

Deux mois et demi après le semi, les plants font environ 8 à 12 cm. Ils sont repiqués en pleine terre, généralement au printemps, quand les températures sont plus clémentes. Andrea va bien préparer le sol : elle l’enrichit puis puis retire toutes les herbes concurrentes du poireau. Pour stimuler la croissance des poireaux et favoriser leur enracinement, Andrea peut les « habiller », cela signifie raccourcir les feuilles et couper les racines à 1 ou 2 cm de la base avant de les planter bien profondément. Après plantation, elle désherbe régulièrement les planches de poireaux au sarcloir.

DÉVELOPPEMENT — Mi-août

Un mois et demi après la plantation, Andrea va commencer le buttage autour de chacun des poireaux. Cette technique consiste à enterrer partiellement les tiges du poireau afin de favoriser le blanchiment de la plante. Le buttage se fait généralement en plusieurs étapes pendant la croissance des poireaux, en rajoutant progressivement de la terre autour des pieds des plants.
Le principal ravageur du poireau : la mouche ! Pour les protéger, Andrea installe les voiles anti-insectes dès que les plants sont en pleine terre. Les mouches pondent des oeufs à la base des poireaux, et quand les oeufs éclosent, les larves pénètrent dans les tiges et se nourrissent des plantes. Cela affaiblit les poireaux, les rend plus vulnérables aux maladies et les abîme, ce qui réduit leur qualité et leur taille.
Les poireaux ont besoin d’être irrigués très régulièrement en petite quantité, Andrea veille ainsi à les arroser régulièrement et choisit souvent de les pailler pour conserver l’humidité.

RÉCOLTE & DÉGUSTATION — De novembre à février

Andrea récolte ses poireaux à la main, régulièrement pour garnir ses paniers. Le poireau se conserve aux champs et se mange cuit, à l’étouffé à la poêle, en soupe, en quiche mais aussi rôti ou à la vapeur pour le manger froid en vinaigrette. On le retrouve partout l’hiver !


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Le Chou au fil de la saison de production

Le chou du semis à l'assiette, suivons mois après mois le travail d'Andrea

Les étapes de production du chou :

SEMIS -Début mai

Un chou ? non des choux : chou blanc, vert, rouge, frisé, chou-fleur, choux de Bruxelles, chou chinois, chou kale, chou-rave … Quelle diversité ! Et chacun a son cycle de production bien spécifique. Nous présentons ici les choux pommés.
Dès le mois de mai, Andrea commence les semis, quand d’autres maraîcher·ères font plutôt le choix d’acheter leurs plants en pépinière. En effet, pour manger des choux cet hiver, il est crucial de commencer dès le printemps : 150 jours (soit 5 mois) pour obtenir notre chou rouge, d’autres ont un cycle un peu plus court.

 

PLANTATION - Début juin

Depuis quelques années, Andrea plante ses jeunes choux en pleine terre dès le mois de juin, ce qui permet de mieux gérer la sécheresse qui sévit ces dernières années. Le chou a besoin d’être bien irrigué à sa plantation, et très régulièrement pendant toute sa croissance ; il craint également les coups de chauds.

 

 

DEVELOPPEMENT - De juin à octobre

Andrea doit aussi tout faire pour protéger ses choux d’un redoutable ennemi qui prend la forme d’un petit insecte : l’altise. Véritable dévoreur de chou : une attaque d’altise met en péril toute la production des choux de l’année. Pour les protéger Andrea dispose de plusieurs méthodes :
- L’utilisation de voiles sur les semis et plants de choux : attention, un seul trou et l’altise s’y infiltre.
- L’altise déteste l’odeur de l’ail et d’autres plantes fortes, un purin d’ail peut être pulvérisé sur les feuilles de chou, ce traitement naturel repousse l’insecte sans affecter la plante.
- L’altise préfère des conditions sèches et chaudes, étant sensible à l’humidité, les années de pluie sont décidemment favorables à la production de choux : 2024, l’année du chou !

Malheureusement, même en appliquant toutes ces techniques, l'altise peut parfois se manifester en grande quantité, mettant ainsi en péril la production.

RECOLTE - D'octobre à février

Andrea va commencer la récolte des choux rouges 120 jours après le repiquage, dès le mois d’octobre. Notre chou lisse, blanc, vert ou rouge sera ainsi conservé dans des caves au frais ou distribué dans les paniers rapidement, tandis que ses compagnons chou frisé, chou de Bruxelles resteront au champ.

 

 

DEGUSTATION - D'octobre à février

Qui aurait cru que le chou que l’on mange à l’automne ou l’hiver a été planté au mois de juin ?

Certains choux, comme le chou rouge, peuvent se manger crus, coupés finement et mélangés avec des noix, des pommes ou en coleslaw. D'autres sont très appréciés fermentés : en choucroute ou en kimchi dans sa version coréenne. Sans oublier la soupe aux choux ou la potée !


Illustration © Chloé Adelheim

La courge au fil de la saison de production

La courge du semis à l'assiette, suivons mois après mois le travail d'Andrea

LA COURGE

SEMIS- début mai

Les courges - potiron, potimarron, butternut, shiatsu, courge musquée, courge spaghetti... - arrivent dans nos paniers à l’automne mais Andrea a commencé les semis au mois de mai et la plantation des jeunes plants de courge au mois de juin.

 

 

 

PLANTATION - début juin

Cette année 2024, marquée par un taux de pluviométrie exceptionnelle, les jeunes plants ont été durement attaqués par les limaces après leur transfert en pleine terre. Habituellement, Andrea compte sur la faune sauvage (notamment les vers luisants) pour réguler la population de ravageurs et ainsi limiter les pertes. Mais cette année, la prolifération de limaces a parfois été hors de contrôle. Pour ne pas tout perdre, Andrea a passé des heures  à « récolter » des seaux de gastéropodes et a dû utiliser de l’anti-limaces. Gare aussi aux autres ravageurs que sont les mulots, attirés par les bâches utilisées pour planter les courges, ils ont trouvé refuge sous ces dernières pour établir leur nid ainsi que leur garde-manger.

 

FRUCTIFICATION - mi-juillet

Une fois cette première menace écartée, Andrea peut laisser la nature faire son travail : le plant s’enracine, se développe, fleurit et, après la pollinisation, les premiers fruits arrivent.
Là encore, Andrea constate que l’humidité et la faible luminosité ont un impact sur le nombre de fruits et sur leur croissance : la récolte sera moins bonne cette année mais un nouveau danger pour les courges pointe son nez. La pluie n’a pas permis aux courges de bien sécher dans les champs.

CONSERVATION - d'octobre à avril

Dans les lieux de stockage, le taux d’hygrométrie est particulièrement élevé et rend dans un premier temps l’utilisation du chauffage impossible.
C’est alors la conservation des courges, que nous mangeons parfois jusqu’au printemps, qui est en péril. Cette année, Andrea prévoit une perte de courges plus importante que les années passées en raison de l’humidité, qui risque d’abîmer les légumes plus rapidement.

DEGUSTONS - d'octobre à avril

Les courges sont distribuées dans nos paniers à partir d’octobre et jusqu’à épuisement des stocks. Il ne nous reste plus qu’à les cuisiner, en soupe, en gratin, en purée, rôties au four ou encore dans de beaux gâteaux fondants. Et à les déguster !

Illustration © Chloé Adelheim

Cette infographie a été réalisée grâce au soutien financier de :

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