Références techniques : viabilité économique et vivabilité du maraichage bio en AMAP
Etudes comparatives entre différents modèles de fermes maraichères et monographies
Depuis 2012, le Réseau AMAP Ile de France enquête sur la viabilité et la vivabilité du maraichage bio en AMAP, selon les modèles de fermes, à partir d'entretiens et de l'analyse de la comptabilité.
Cette étude permet d'observer :
- La viabilité économique de l'activité, c'est à dire la rentabilité des fermes (la capacité à dégager un résultat), la capacité à se rémunérer, la solvabilité (la capacité à rembourser ses emprunts), et les débouchés
- La vivabilité du métier, c'est à dire la qualité de vie des maraicher·ères en AMAP et de leur famille. On s'intéresse notamment à la pénibilité physique, à l'épanouissement, à l'équilibre vie pro - vie perso (temps de travail, vacances) et à la charge mentale etc.
Les fermes sont réparties en 4 catégories selon la surface maraichère cultivé, le nombre d'unité de travail humain mobilisé sur la ferme, et le niveau de mécanisation. Cela permet de mieux représenter la diversité des fermes, d'étudier si les résultats changent selon les catégories et de pouvoir comparer les différentes études.
Les résultats de l'étude mise à jour en 2024 :
La dernière édition de cette enquête analyse la situation de 22 fermes (et 23 maraicher·ères), soit 26% des fermes maraichères bio en AMAP d'Ile de France. Les fermes ont entre 1 et 5 AMAP, et ont 6 à 18 ans d'ancienneté dans le métier. La surface cultivée va de 4200m² en maraichage à 7,4ha. Les maraicher·ères sont à prés de 80% non issus du milieu agricole et ils sont 95% à avoir fait une reconversion professionnelle.
Parmi les 22 fermes étudiées, 11 faisaient déjà parties de l'étude de 2018 et 11 fermes ont rejoint l'étude.
Voici quelques résultats marquants :
- Des fermes viables économiquement :
- Rentables (dégage un résultat) malgré la hausse des charges (notamment salariales)
- Les maraicher·ères se prélèvent en moyen 1,13 fois le SMIC
- Taux d’endettement équilibré (entre 32 et 49%)
- Fermes solvables : très bonne capacité à rembourser leurs dettes
- Vivabilité : les maraicher·ères partagent largement un amour pour leur métier
- Toutefois, la charge de travail reste toujours aussi importante (malgré le gain d'expérience des maraicher·ères)
- La charge mentale liée à la commercialisation est bien plus gérable grâce aux contrats AMAP (débouché et prix garanti)
- Mais les maraicher·ères décrivent une « pression du panier » liée à la capacité de proposer toute l'année un panier diversifié.
- Ils et elles partagent malheureusement un manque de reconnaissance du métier dans la société.