« Désolé, il n'y a plus de places… et la liste d'attente est pleine !». Ce constat était fréquent avant 2020 et a conduit une forte dynamique de  création d'AMAP. Aujourd'hui, 3 ans après le COVID, le contexte a changé, avec des parts de récoltes non attribuées dans plusieurs groupes. Cela n'empêche pas de nouvelles AMAP d'émerger, répondant à des besoins et des spécificités bien précises.

Des besoins affirmés pour les paysan·nes

• Les installations de nouveaux paysan·nes se poursuivent : il faut garder en tête que la moitié des agriculteur·rices partira à la retraite dans les 5 ans à venir… un renouvellement de population agricole doit s'opérer. Les AMAP ont un rôle à jouer pour soutenir ces nouvelles installations en agriculture paysanne !
• Certaines fermes sont fragilisées quand les groupes n'atteignent pas le nombre de membres attendus. Pour pallier ces parts de récolte manquantes, les paysan·nes sont en quête de débouchés supplémentaires pour pérenniser leur activité. L'enjeu : que ces parts de récolte restent en AMAP !
• Que ce soit pour installer ou pérenniser les fermes, les besoins de débouchés de proximité sont essentiels pour assurer leur développement local. C'est un des principes même de l'agriculture paysanne !

Et côté mangeur·euses ?

• « Amapien·ne un jour, amapien·ne toujours » pourrait être un le credo actuel : certain·es ont déménagé, délaissant Paris et les zones urbaines les plus denses. Bien ré-installés dans des zones péri-urbaines ou à la campage, il·elles sont en manque de produits paysans !
• L'esprit collectif de l'AMAP séduit aussi de nouvelles communautés de mangeur·euses : sur le lieu de travail, à l'école, dans des groupes souhaitant donner accès à une meilleure alimentation à toutes et tous... avec le besoin de se construire ensemble autour d'un projet commun.
• Enfin, certaines collectivités territoriales s'emparent de la relocalisation de l'alimentation au bénéfice de leurs populations et cherchent à soutenir des filières bio et de proximité.

Un accompagnement spécifique des nouvelles AMAP

AMAP à proximité d'une ferme en installation

• Spécificité : Création à l'initiative d'un·e paysan·ne qui a besoin d'un débouché local.
• Enjeu : réunir rapidement un noyau dur de mangeur·euses pour assurer le relais de la création de l'AMAP. Le paysan·ne doit pouvoir se concentrer sur son exploitation et laisser le pilotage du projet de création d'AMAP au futur groupe.

• Exemples récents ou en cours : AMAP Plaine de goûts avec la Ferme des 100 arpents (Saint Germain de la Grange - 78) / Association Bien vivre sur Loing avec la Ferme de la Sauvagerie (Varennes-sur-Seine - 77) / Gaec de la Comté (Chaussy - 95)

AMAP en milieu scolaire

• Spécificité : Création portée dans le cadre d'une démarche ou d'un projet pédagogique, à l'initiative d'une équipe enseignante.
• Enjeu : inscrire la création du groupe dans la durée au-delà de l'année scolaire et assurer le renouvellement.
• Exemple récent : AMAP du Vert à 2GTERRE au Collège Pierre de Geyter à Saint-Denis (93) >> lire cet article

AMAP en entreprise

• Spécificité : Création à l'initiative d'un groupe de salarié·es, d'un CSE ou d'une direction d'entreprise.
• Enjeux : s'assurer de la pérennité du projet dans une communauté fermée : reconnaissance officielle au sein de l'entreprise, s'adapter aux contraintes de l'entreprise (les congés, les RTT, le télétravail, turn-over... )
• Exemples récents ou en cours : salarié·es du média Brut / groupe d'agents du siège de la Banque de France

AMAP doublement solidaire

• Spécificité : Création permettant la mise à disposition de paniers solidaires dès le début du projet.
• Enjeu : Associer des partenaires sociaux et organiser le financement des paniers solidaires de façon durable.
• Exemple récent : AMAP aux p'tits pois de Clamart - en partenariat avec le Secours Catholique 92.

Par Claire, salariée du Réseau AMAP IdF