17 avril 2025
Communication, comment maintenir un lien de confiance entre amapien·nes et paysan·nes ?
Pour un partenariat AMAP pérenne, il est nécessaire qu'amapien·ne et paysan·ne se fasse confiance puisque chacun·e prend des engagements vis-à-vis de l’autre partie. Amapien·nes et paysan·nes communiquent dans de multiples formes, de façon active ou passive (on oublie souvent que notre corps et nos expressions communiquent déjà lorsqu’on ne parle pas). Ces échanges viennent consolider, ou au contraire détériorer, cette relation de confiance.
Retour en images et en mots : on parle de quoi et comment dans nos AMAP ?
On constate qu’au sein d’un partenariat AMAP, le·la paysan·ne et les amapien·nes sont amené·es à échanger sur une grande diversité de sujets. Pour s’inscrire dans le principe de co-production, idéalement, certains éléments doivent faire l’objet d’un échange chaque année : le renouvellement du contrat, le nombre d’amapien·nes, le contenu du panier, le prix du panier et la viabilité économique du partenariat, les ateliers à la ferme.
Les discussions s’articulent autour de différent·es interlocuteur·rices (paysan·ne, amapien·ne, référent·e, bureau / collectif) et prennent des formes différentes, plus ou moins formelles. Il faut donc s’assurer que l’information circule bien entre les interlocuteur·rices et que les décisions sont claires.
Des situations qui peuvent mettre à mal la confiance dans le partenariat :
Si amapien·nes et paysan·ne s’engagent à communiquer de façon transparente au sein du partenariat, certaines situations viennent détériorer la communication et la relation de confiance :
- Multiplication des interlocuteur·rices
- Informations contradictoires
- Manque de disponibilité de chaque partie prenante
- Surcharge de travail
- Erreurs
- Ressenti individuel, incompréhension
- Mensonges, omissions
- Absence de temps dédié pour échanger
- Manque d’affinité entre la personne référente et le·la paysan·ne
- …
De quoi a-t-on besoin pour un partenariat AMAP où l’on se fait confiance ?
D’abord, il faut avoir en tête les besoins spécifiques de chaque partie prenante en termes de communication.
Côté amapien·ne, on a besoin de connaitre :
- Les pratiques agricoles de la ferme (certification bio, choix techniques etc.)
- La situation financière de la ferme, savoir si l’activité permet aux paysan·nes de se rémunérer
- Comment le prix du panier est déterminé
- Comment est composé le panier
- Comment est répartie la production entre les débouchés de la ferme
- Comment vont les paysan·nes partenaires
- Les attentes de la ferme partenaire
- Etc.
Côté paysan·nes, on a besoin de savoir :
- Le niveau de renouvellement des adhérent·es, et le nombre de contrats assurés au sein de chaque AMAP
- Les actions organisées pour trouver de nouvelles personnes
- La participation des amapien·nes aux ateliers à la ferme
- Que les amapien·nes identifient les paysan·nes et viennent échanger avec eux lors des distributions
- Que les amapien·nes comprennent et soutiennent les choix de la ferme
- Que les amapien·nes connaissent les actualités de la ferme
- Etc.
Alors quelles idées et pratiques pour communiquer efficacement et sereinement entre paysan·nes et amapien·nes ?
- Se rencontrer physiquement et aller à la ferme pour mieux se comprendre
- Faciliter les échanges aux distributions en visibilisant le·s paysan·nes (notamment pour les nouveaux amapien·nes) et en s’appuyant sur des supports qui facilitent la prise de nouvelles (par exemple un tableau avec les réussites / loupés de la semaine à remplir par la ferme).
- Anticiper le renouvellement du contrat et définir ensemble les termes du contrat pour qu’il soit adapté aux besoins et moyens de chaque partie.
- S’assurer que chaque ferme partenaire a bien une personne référente identifiée et que la communication est fluide entre ses personnes.
- S’assurer que les informations sur la ferme sont partagées au sein de l’AMAP entre les différents membres.
- Organiser annuellement un temps de bilan avec la ferme et l’ensemble des adhérent·es pour partager des évolutions à venir, et lever des interrogations.
- Prendre en compte la différence de points de vue entre paysan·nes et amapien·nes : on ne percevra pas une question de la même manière, alors redoublez de vigilance dans le choix des mots.
- Redoubler de vigilance sur la communication lorsque la ferme rencontre des difficultés.
- Rencontrer d’autres paysan·nes et amapien·nes pour prendre du recul sur ses pratiques
- Faire appel à un tiers, comme le Réseau AMAP IdF, pour échanger sur des sujets plus sensibles
Les ressources du Réseau AMAP IdF pour vous renforcer votre communication !
Des temps d’échanges entre amapien·nes arrivent prochainement en lien avec cette thématique. En visio de 19h à 21h, vous pourrez découvrir comment d’autres AMAP s’organisent et partir avec de nouvelles idées pour votre AMAP :
- Questionner l’organisation de l’AMAP et trouver de nouveaux référent·es le 20 mai de 19h à 21h (inscriptions ici)
- Calculer le prix du panier ou de la part de récolte le 8 juillet de 19h à 21h (inscriptions ici)
- Organiser un bilan de partenariat avec une ferme partenaire le 18 novembre de 19h à 21h (inscriptions ici)
Côté ressources, plusieurs nouveaux supports sont disponibles :
- Fiche pratique Communiquer sereinement entre amapien·nes et paysan·nes : pour identifier les moments clés d’échanges et l’articulation des différents outils (référent·e, mails, réseaux sociaux, distribution).
- Fiche pratique Organiser une réunion de bilan de partenariat avec la ferme : pour préparer un échange avec la ferme partenaire et découvrir un déroulé type de réunion.
- Fiche pratique Faire un questionnaire en ligne de bilan pour les amapien·nes : pour objectiver les ressentis des amapien·nes sur le fonctionnement de l’AMAP et le partenariat avec une ferme, en s’appuyant sur un formulaire type à réutiliser sur framaforms
Si certain·es sont motivé·es, il y a encore de nouvelles ressources à créer, par exemple un recueil des questions fertiles pour prendre des nouvelles d’un·e paysan·ne partenaire à la distribution !
Par Astrid, chargée d'accompagnement des groupes AMAP et des partenariats AMAP