19 déc 2022
L'AMAP des Saules en lutte contre l'inflation !
Face à l'inflation, l'AMAP des Saules a décidé de se lancer dans une expérience d'accessibilité alimentaire en proposant des prix différenciés de paniers. Un système qui préserve le revenu du maraîcher et protège les membres aux revenus les plus modestes !
En cette fin d'année 2022, l'AMAP des Saules implantée dans la Maison de Quartier Auguste Renoir à Guyancourt, prépare le renouvellement des contrats avec leur maraîcher Jean-Luc Damoiseau. Les Amapien·nes se préoccupent que Jean-Luc, en test d'activité sur la ferme de la Closeraie à Magny-les-Hameaux (78) depuis juin 2021, puisse se rémunérer correctement. Ils ont aussi à cœur que les adhérent·es puissent être solidaires entre eux.
Pour rendre leur AMAP réellement inclusive, l'Assemblée Générale de l'AMAP des Saules a statué : les Amapien·nes paieront leur panier à un prix différent et, ce, en fonction de leurs revenus. Mais attention cette nouvelle solidarité ne peut pas reposer sur le producteur et l'objectif est bien d'atteindre l'équilibre pour garantir le revenu du paysan.
Pour raconter leur démarche et inciter les habitant·es du quartier à les rejoindre, l'AMAP a décidé de faire connaître son initiative en publiant un communiqué de presse... Une démarche pas si courante, qui pourrait bien faire des petits !
Aujourd'hui, nous vous partageons le contenu de ce communiqué de presse :
Des légumes et un maraîcher pour les habitants du quartier
Parts de récoltes bio et locales à prix justes
L'inflation a été de 34 % dans la grande distribution en cette année 2022 sur les légumes. D'après les chiffres de la "Maison de la Bio", les ventes de produits bio ont chuté de 7 % à 10 % pour 2022. Afin de contrer cette tendance et proposer une AMAP réellement inclusive sur le quartier, les membres de l'AMAP des Saules ont mis en place une tarification juste et adaptée au niveau de vie de chaque adhérent·e et qui permet de soutenir le maraîcher dans son activité.
"On s'est rendu compte que certain·es d'entre nous avaient de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, il fallait faire quelque chose" explique Martin, membre de l'AMAP. Un petit groupe a pris en charge l'élaboration de nouvelles modalités plus inclusives en démarrant par une enquête anonymisée sur le niveau de vie des adhérent·es.
"Ce n'était pas évident au début de se projeter, on ne savait pas trop comment se positionner économiquement les uns vis à vis des autres même. L'enquête nous a permis de nous rendre compte que c'était possible de le faire et que c'était même attendu !" nous confie Farida.
Suite à l'enquête, le petit groupe d'amapien·nes a réalisé une grille tarifaire permettant de contenir l'inflation. Les prix du panier varient : 23 €, 24 €, 25 € ou 26 € en fonction du niveau de vie. Le tarif est choisi par les adhérent·es sans fournir de justificatif.
"Ce n'était pas facile au début de se dire qu'en tant que privilégié, je vais payer pour les autres, mais si on veut une agriculture paysanne ouverte à tout le monde et améliorer les conditions de vie de notre maraîcher, y a pas le choix ! L'idéal ce serait une sécurité sociale de l'alimentation mais en attendant..." affirme George.
D'après les calculs du groupe de travail, l'inflation est largement contenue au sein de l'AMAP. Pour les foyers modestes, l'inflation n'est que de 2 % contre 34 % dans la grande distribution ! Pour les amapien·nes aux revenus les plus élevés, l'augmentation est de 18 %, ce qui reste avantageux.
"Dans tous les cas, chez nous, tout le monde fait une bonne affaire : le salaire du maraîcher est amélioré, les membres avec des revenus modestes sont protégés, même les membres à haut revenu font des économies !" dit Farida.
L'AMAP des Saules renouvelle actuellement ses contrats et dix places sont encore disponibles, il est donc possible de participer à cette aventure de quartier !