11 fév 2024
La ferme des Beurreries : Pionnière en bio et sur le respect du bien-être animal !
Damien et Marie-Hélène Bignon de la ferme des Beurreries sont des paysan·nes passionné·es : s'ils ont à cœur le bien-être de leurs poules pondeuses bio, tout au long de leur vie, ils cultivent aussi un lien unique avec les amapien·nes engagés à leurs côtés, dans les bons moments et les épreuves !
Sur le plateau des Alluets dans les Yvelines, la Ferme des beurreries aurait fourni la cour de Versailles en beurre et lait ! Aujoud'hui, Damien et Marie-Hélène Bignon exploitent 3 activités cohabitant sur la ferme : l’élevage de 3 000 poules pondeuses bio, la polyculture bio (lentilles et céréales pour nourrir les poules) sur 170 hectares et la culture de plantes aromatiques et médicinales sur 1.5 hectare. Ils sont 7 à travailler sur la ferme, avec l'une de leur fille Ysé. Leur deuxième fille Elsa a développé un atelier de plantes aromatiques et médicinales (L’herbier d'Elsa).
Une ferme qui se transmet de générations en générations depuis 1937
Lorsque Damien et Marie-Hélène ont décidé de reprendre la Ferme des Beurreries en 1991, elle était dans la famille depuis plus de 55 ans.
La ferme du temps des grands-parents et parents de Damien a évolué au fur et à mesure des mutations agricoles. Dès les années 50, la famille Bignon installe un petit élevage de poules qui deviendra industriel : 12 000 poules en cages.
Marie-Hélène était infirmière, Damien travaillait dans l'enseignement. A leur retour sur la ferme, hors de question pour eux de reprendre l'élevage en l'état. En 1999, les poules pondeuses passent au bio. Les paysan·nes respectent le cahier des charges associé (LE CC-REPAB-F) les obligeant à produire au moins 40% de l'aliment sur place. Ils convertissent 15 hectares en bio, puis la totalité en 2005.
Le bien-être animal des poules au cœur de l'élevage
Dès son installation, Marie Hélène s'investit sur les questions d'éthique et de bien-être animal au GAB IdF (Groupement des Agriculteurs Biologiques d'IDF) et à la FNAB (Fédération national d'agriculture biologique).
Depuis toujours, les Bignon cherchent à améliorer la qualité de leurs œufs en travaillant sur toute la filière : du choix du fournisseur de poulettes à leur transport jusqu’à l'abattage au bout de deux ans dans un abattoir certifié Bien-être animal à Chartres.
Marie-Hélène insiste sur les très difficiles conditions du métier liées à la réglementation, toujours plus contraignantes pour les éleveur·euses paysan·nes qui sont soumis·es aux mêmes règles que leurs homologues industriels !
La passion du métier anime cette famille : rien ne leur échappe ! Ils sont attentifs à chaque étape de la vie des poules pour qu'elles aient des conditions de vie les plus proches de leur environnement naturel. Les poulettes de souche Lohman arrivent à 17 semaines sur la ferme. Ils les gardent le plus longtemps possible : jusqu'à 2 ans contre à peine un an en élevage industriel ! Avant de renouveler leur lot de 3 000 poules, ils les proposent à l'adoption notamment aux amapien·nes pour une retraite bien méritée !
Plein-air le jour avec un parcours arboré, bâtiment la nuit avec brumisateurs, ventilateurs, traitements et soins aux huiles essentielles… Ces équipements leur permettent de réduire la température de dix degrés dans les bâtiments pour que les poules se sentent mieux et développent moins de maladies par forte chaleur.
Les poules disposent d’une alimentation biologique composée de céréales produites sur la ferme (maïs, sorgho, féverolles, triticales, lentilles et seigle) et un complément protéiné à base de tourteau de soja et tourteau de tournesol principalement.
Un coup dur en fin d'année 2023 : La Salmonelle
En fin d'année 2023, la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) teste l'élevage : positif à la salmonelle. Les poules sont abattues et les éleveur·ses complétement sonné·es ! Ça ne leur est jamais arrivé en 25 ans. Ils n'avaient pas d'assurance, un manque à gagner de plus de 100 000€. Ils m'expliquent que d'année en année, ils amélioraient leurs pratiques par la mise en place de nouvelles infrastructures pour éviter ce type de contamination.
Comme le rappelle si bien Marie Hélène, ils travaillent avec le vivant... on ne contrôle pas tout ! Elle pense que le dérèglement climatique a pu favoriser la contamination : fortes chaleurs, puis beaucoup d'humidité ont favorisé la boue dans les parcours. Les poules ont dû ramener la salmonelle dans le bâtiment !
Leur nouveau lot de poulettes arrivera en mars. En attendant, ils ont nettoyé la totalité du bâtiment et la DDPP va venir vérifier l'absence de salmonelles.
Les producteur·trices prévoient encore des aménagements pour éviter une nouvelle contamination : plantation de miscanthus pour absorber l'eau des parcours et éviter la boue, installation de jardins d'hiver (grandes vérandas) qui permettront aux poules de sortir même lorsqu'il y a des restrictions liées à la grippe aviaire !
Soutien des AMAP : les Bignon infiniment reconnaissants
La ferme commercialise les œufs dans plusieurs AMAP et dans des magasins bio dans les Yvelines.
Dès que la famille Bignon a appris la contamination, ils ont informé leurs AMAP partenaires. Marie-Hélène et Ysé insistent : les AMAP leur permettent vraiment de tenir. Tous les groupes ont réagi rapidement pour leur proposer de l'aide et accepter de ne pas être livrer en œufs quelques semaines. La famille Bignon était un temps découragée mais elle veut continuer pour les AMAP ! Marie-Hélène m'avoue qu'il y a 20 ans en commençant avec leur première AMAP, elle était un peu méfiante. Maintenant, elle est impressionnée : elle salue et est admirative de leur engagement.
Devenez partenaires de la Ferme des Beurreries
Si votre groupe AMAP n' a pas de partenariat œufs et que vous avez envie de soutenir la ferme de la Beurreries, ses paysan·nes cherchent de nouveaux partenaires AMAP !
N'hésitez pas à les contacter (compta@la-ferme-des-beurreries.fr). Et découvrez plus d'infos sur leur page facebook !
par Lucie, salariée du Réseau AMAP IdF