31 mars 2020
Derrière le rideau du confinement : le Réseau s'organise
Le mardi 16 mars 2020, la France entrait en confinement. Dès le lundi 15 mars, le Réseau s'organisait. Retour sur 15 jours intenses, au service du mouvement, dans le court, long terme, depuis la maison, avec ou sans enfants dans les pattes. Découvrez l'autre côté du rideau.
1. Gérer l'immédiateté de la crise
Dès le samedi 13 mars, vos mails ont commencé à tomber. Interrogations légitimes, questionnements à foison. Il fallait répondre, rassurer, et surtout, marteler LE message qui a guidé depuis toutes nos communications : CONTINUONS ! Réunion de crise le dimanche 14, communication dans la foulée, première vague de mails aux autorités après l'annonce du Président de la République du 15 au soir, nouvelle communication au réseau, réponses mails, réponses aux appels, réponses mails, réponses aux appels. Cette première semaine post-confinement n'a pas été de tout repos pour Mathilde, Lucie et les administrateur.rice.s qui suivaient ces questions.
Arrive le week-end, on souffle un peu, on se bouche les oreilles quand les rumeurs parlent d'un couvre-feu, d'une interdiction des marchés, d'un confinement plus strict. Et puis lundi 23 mars : nouvel arrêté : interdiction des marchés de plein vent. Et à nouveau les centaines de mail des AMAP et des paysans soucieux de poursuivre l'aventure, mais ayant besoin d'être rassurés. Non, nous ne sommes pas des marchés. Oui, nous pouvons continuer. Et pour en arriver là; on recommence, contacts aux Préfectures, mises à jour du site internet au fur et à mesure, communications au réseau...
Nous sommes mardi 31 mars, on souffle un peu .... en redoutant le prochain arrêté ?
En attendant, rassurons-nous (grâce à toutes les infos et autorisations mises en ligne ici) et continuons !
2. Penser l'après
En parallèle de la "gestion de crise", on commence à penser à l'après... On le pressentait, on le savait, mais on le voit ici : on a un système fait pour les crises, un système solide et solidaire. Alors la question sur toutes les lèvres, c'est celle du changement d'échelle. Les administrateur.rice.s du Réseau (les ancien.ne.s comme les tou.te.s nouveaux et nouvelles à peine élu.e.s) sont au taquet. Les réunions s'enchaînent, on prépare des tribunes et des formations, on réfléchit, on discute. On fait le lien avec les collègues d'autres associations, et bien sûr avec le MIRAMAP.
Et puis, on n'est pas non plus passés inaperçus dans les médias : les téléphones sonnent ici, là-bas... Qu'est-ce que ces AMAP, dont on parle souvent sans trop savoir ce dont elles sont le nom, qui continuent à se rassembler là où même les marchés doivent fermer ? Le Monde, Reporterre, TF1, France Info TV, le Figaro, les recherches de témoignages se multiplient.
3. Continuer à traiter le quotidien
Et puis, passés les deux (allez, trois) premiers jours où on ne parle que "COVID" et ses conséquences, il faut aussi se replonger dans le quotidien, tout en l'adaptant aux nouvelles conditions de vie.
L'AG est passée - de justesse ! - il faut donc se soumettre à nos obligations légales, déclarer les nouveaux administrateurs à la Préfecture, continuer à traiter les adhésions - qui pour certaines arrivent par courrier (et donc n'arrivent pas)...
Et puis, surtout, il faut accueillir comme il se doit le tout nouveau Collectif du Réseau AMAP Idf, avec une tripotée de nouveaux administrateurs qui ont hâte de se plonger dans leur nouvelle fonction. Sauf que la première réunion sur une ferme le dimanche 22 mars... autant vous dire qu'elle était fortement compromise ! Alors nous voilà - peur de rien - à 20, salarié.e.s, admins, pendant 2 fois 2 heures, en visio-conférence, pour faire connaissance, découvrir les missions du Réseau, décider où chacun.e a envie de s'investir... Un pari risqué... mais un pari réussi !
4. Organiser le télétravail
Terminons par un peu de légèreté : le nouveau quotidien des salarié.e.s du Réseau !
Le télétravail s’organise sur fond de gestion de crise: les salons, chambres, cuisines… se transforment en bureau à occupations alternées entre occupant·e·s. Certain·e·s ont installé un ordi sur une grande table, d'autre un ordi-un écran-un clavier-une souris sur une toute petite table. Certain·e·s travaillent dans la quiétude d'un Paris silencieux, au 6e étage d'un immeuble du 20e, d'autres avec 3 co-workers et un grand jardin à Noisy-le-Sec, ou encore avec un bébé d'un an dans les pattes d'une petite maison montreuilloise.
On avait pourtant dit "pas d'écran avant 3 ans!!"
Les téléphones surchauffent, les mails pleuvent, on se parle en visioconférence avec les conjoint.e.s faisant des singeries en fond d’écran, des bébés gazouillant, des chats qui passent la patte devant l'écran, du crochet pour occuper les mains pendant les trop longs échanges, les douches sont désertées… Les visages et voix des collègues nous ré-énergisent, les échanges Tchat avec les collègues de Terre de Liens, des Champs des Possibles ou du GAB nous permettent de garder le contact et de faire passer des brins d’humour.
On espère que vous aussi, vous gardez le sourire, que vous vous portez bien, et qu'on pourra se revoir vite !
Par Mathilde, salariée du Réseau