26 fév 2021
Vergers vivants de Lieusaint : des fruits contre le béton
Un verger patrimonial entre Essonne et Seine-et-Marne
Situées sur les communes de Lieusaint (77) et Saint-Pierre du Perray (91), ce sont 4 parcelles composées de 3200 pommiers et poiriers qui constituent les Vergers de Lieusaint. En Janvier 2020, l’ancien propriétaire a cessé son activité, laissant le verger à l'abandon.
L’une des parcelles appartient à l'EPA (Etablissement Public d’Aménagement) de Sénart qui souhaite le proposer à un promoteur pour y implanter une extension du parc Spirit, qui propose des structures mixtes entrepôts/bureau. La connaissance de ce projet, entraînant la suppression de terres agricoles productives, a provoqué un mouvement de contestation, avec notamment la création du Groupe Terre de Liens Grand Paris Sud.
Un contact a été établi avec l'EPA Sénart afin d’obtenir l'autorisation d’exploitation et de procéder à la récolte des fruits. Suite à leur accord, l'association « Vergers Vivants de Lieusaint » a été créée et une convention a été signée concernant les 3 parcelles leur appartenant, ainsi qu’une seconde convention avec Grand Paris Sud pour la 4ème parcelle.
Un travail collectif
Avec l’appui de nombreux adhérent.e.s et sympathisant.e.s, un travail d’éclaircissage manuel a été mené au printemps. La saison s'est révélée abondante et précoce, ce qui a permis de commencer les premières cueillettes dès le mois d’Août.
En même temps que la création de l’association, une campagne d'adhésions a été lancée permettant de s’appuyer ce jour sur plus de 250 membres.
Les fruits ont été destinés en partie à la production de jus de pommes (10 tonnes de pommes) commercialisé auprès des adhérent.es et plus largement aux habitant.es du territoire. Des fruits frais ont aussi pu être vendus. Une partie a été distribuée auprès d’associations caritatives, solidaires et d’aide alimentaire.
Des perspectives entachées par le démarrage de la destruction du verger
Sans que l’association n’en soit avertie, la destruction de trois de la cinquantaine de rangs du verger a démarré il y a une dizaine de jours. Des rassemblements ont eu lieu pour s’y opposer et les pouvoirs publics (EPA, communes, Grand Paris Sud) se sont positionnés pour que le reste du verger soit préservé.
Une ressource prometteuse pour le territoire
Si les travaux n’étaient pas poursuivis, l’association aimerait améliorer la production de jus de pommes, réfléchit à l’installation d’une cidrerie artisanale et aimerait à terme qu’une activité économique pérenne puisse être créée. L’association imagine l’acquisition de ces terres avec un montage rassemblant les collectivités territoriales, les associations spécialisées, voire un collectif citoyen.
Estimée à une centaine de tonnes (soit 10 kilos de fruits par habitant.es pour une ville de 10 000 habitant.es), c'est une ressource alimentaire importante, locale et en circuit-court qu’il s’agit de préserver dans une logique de transition écologique et environnementale répondant aux impératifs de relocalisation de nos circuits alimentaires.
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Par Noémie, salariée du Réseau en charge des mobilisations citoyennes