31 mars 2021
Quand manger "local", c'est manger d'ailleurs
Une amitié amapienne
Joanna et Éloise se sont connues à Consom’Solidaire, une AMAP du 13e arrondissement à Paris. C’était pendant la fête des 10 ans de l’association en 2015, sur une péniche associative, sur le quai de la Bibliothèque François Mitterrand. Au sein des autres festivités, Joanna avait organisé sur cette péniche une petite exposition collective. Éloise venait tout juste de rejoindre l’AMAP. Elle intégrera peu de temps après le CAC (Conseil d’Administration Collégial) de l'AMAP. Depuis, Éloise réalise souvent des croquis pendant ces CAC et nous avons l'habitude d'intégrer ses dessins dans les comptes-rendus pour nos adhérents.
Un projet pensé pour les amapiens
Joanna est artiste aussi et est originaire de Hong Kong. Très souvent, pendant la distribution ou la permanence de l’AMAP, les autres amapiens posent des questions sur le pak-choï, les shiitakés ou bien les choux chinois : « Comment tu cuisines ça toi ? », c’est souvent la question qui démarre la conversation. Parfois, des amapiens plus âgés lui ont proposé de troquer les shiitakés contre les champignons de Paris, car ils ne sont pas habitués à cuisiner des champignons asiatiques. D’un autre côté, notre maraîcher Benjamin Soulard, à Dreux, fait beaucoup d'efforts pour varier le contenu de nos paniers pendant l’hiver. On retrouve souvent des curiosités asiatiques. Cette semaine, en plein milieu de mars, on avait du mizuna, un chou-salade japonais. C’est un vrai plaisir, qui peut tout de même en troubler quelques-uns qui n'ont pas l’habitude de ces nouvelles variétés. Une idée est née, pourquoi pas réaliser un calendrier saisonnier accompagné de recettes illustrées ?
Manger local et de saison pour les amapiens qui ont un autre héritage culturel
C’est un projet qui tente de capter la richesse de mixité au sein d’une AMAP comme la nôtre. Des mêmes légumes, nous avons mille façons différentes de les préparer selon l’expérience et le vécu que l’on a. Pour une personne qui vient d’ailleurs, ce n’est pas toujours évident de manger local car leur « local » est ailleurs. Cuisiner le plat d’un pays implique souvent d'aller faire des courses dans une épicerie exotique, avec des produits qui ont une empreinte écologique énorme. Est-ce qu’il faut arrêter complètement de consommer des produits qui viennent de loin ? Pour une personne qui a une autre culture, la réponse n’est parfois pas si simple. En effet, cuisiner un plat de son pays, c’est aussi se souvenir et faire vivre son héritage culturel en soi. Dans ce cas, pouvons-nous continuer à cuisiner asiatique, mais avec des légumes locaux et de saison ? Pour les amapiens d'origine asiatique, c’est un premier pas pour réduire leur empreinte écologique. Pour les amapiens Français, c’est un pas vers une aventure culinaire. Ainsi est né notre projet de recettes asiatiques à partir de légumes locaux et de saison !
C’est avec un grand plaisir que nous aimerions partager avec les autres amapiens le calendrier, les recettes ainsi que quelques dessins qui témoignent du quotidien du CAC de notre AMAP.
Amapiennement
Eloise Heinzer et Joanna Wong de Consom’Solidaire
Eloise Heinzer
https://www.instagram.com/elo_heinz/?hl=fr
Joanna Wong