30 avril 2020
Et dans tes champs, ça va comment ?
Cette rubrique n’a pas pour objectif de donner LA météo des paysan·ne·s en AMAP mais bien UNE météo. Parce qu’entre le nord du Val d’Oise et le sud Essonne, la météo n’est pas forcément la même, parce que des champs argileux en pente, et des champs sableux sur terrain plat n’accueillent pas la pluie de la même manière.
Ce mois-ci, cap chez Clothilde Perriard, installée à Montarlot en Seine-et-Marne. C’est sa deuxième année d’installation et elle ne cultive qu’une partie des 4,5 ha de terrain. Elle est en partenariat avec deux AMAP locales.
Comment ça va dans les champs ?
Clothilde sent qu’elle est en retard, elle n’a pas encore fini les gros chantiers comme les pommes de terre, c’est sa priorité mais comme c’est un chantier un peu compliqué, avec sa saisonnière elles n’en font qu’un peu chaque jour.
Au mois d’avril, en maraichage, il faut être au four et au moulin ; la préparation des paniers liée au confinement n’améliore pas la situation. Les plantations sont à faire à l’extérieur et à l’intérieur. Cette semaine, Clothilde a prévu de transplanter les betteraves qui permettront de libérer de l’espace sur ses tables de semis pour lancer les navets. Une planche de laitues est aussi à mettre à l’extérieur. Il faudra aussi finir les oignons.
Sous serre, les plants de poivrons vont être transplantés, les haricots semés en direct. Sa première série de tomates est belle, Clothilde la trouve presque trop en avance. Il faut dire qu’il faut chaud ! Malheureusement le week-end dernier elle a eu une petite déconvenue, le temps qu’elle arrive sur sa parcelle, ses plants de d’aubergines sont morts, il faisait plus de 50 degrés dans la serre à semis ! Un voisin a perdu ses plants la même nuit, mais à cause du gel et d’une bâche envolée...
En avril, la maraichère va continuer à faire ses plants : au programme, 800 plants de courges – elle espère en vendre quelques-uns – protégés des rongeurs par des trépieds en bambou.
Et le confinement, la chaleur c’est embêtant ?
Le confinement a un impact non négligeable : annulation des stages de plusieurs stagiaires en BPREA (brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole), des chantiers bénévoles à la ferme, surplus de travail lié aux préparations des distributions...
Le vent puis le confinement ont empêché Chlotilde de finir sa troisième serre, qui devait accueillir ses légumes de printemps. Elle se pose des questions sur les distributions des trois semaines à venir car il lui manque des légumes.
Enfin Clothilde devait faire des demandes d’aide à l’investissement sur son futur bâtiment mais son permis de construire est bloqué à la mairie et les entrepreneurs ne répondent plus. Elle a très peur que ce soit trop juste cette année et que ça lui cause des soucis supplémentaires.
Le beau temps lui convient bien, tout pousse. Mais s’il pouvait pleuvoir un peu la nuit… Ce n’est pas le meilleur moment pour remonter l’irrigation. Ses courgettes ont l’air d’être fâchées. Malgré tout, la météo est plus facile que l’année dernière. Comme toutes les planches de légumes ne sont pas remplies, elle arrose ses planches au tuyau. Et puis, c’est sa deuxième année : elle s’améliore : elle connait mieux son sol, n’a pas fait l’erreur de pas arroser comme l’année dernière.
Et le moral?
Psychologiquement, Clothilde trouve ça difficile, la sortie d’hiver a été dure. A cause du confinement elle voit moins les amapiens et ça lui manque. Mais ça se passe bien avec ses groupes et notamment ses référents avec qui elle est beaucoup en lien. Clothilde a l’impression de courir après son temps. C’est stressant, elle ne pensait pas lors de son installation avoir à refaire mille fois les choses. La pause n’est pas prévue pour l’instant, elle arrive à prendre une demi-journée de repos par semaine.
Lucie, salariée du Réseau AMAP IdF