Le mois dernier, 15 participant·es au voyage d'étude sur la gestion et la protection de l'eau ont bravé neige et verglas pour rencontrer 8 paysan·nes installé·es sur 5 fermes en Seine-et-Marne. Voici le retour qu'en fait Christo, amapien à Elementerre dans le 15e arrondissement de Paris ! 

Amapien pour ma 2ème saison, j’ai souhaité participer au voyage d’études organisé par le Réseau des AMAP en Ile de France les 21 et 22 novembre 2025.

L'eau comme fil rouge du voyage

L’objectif officiel de ce voyage était d’explorer la thématique de l’eau dans un contexte de dérèglement climatique marqué par la survenance d’évènements extrêmes et irréguliers, à commencer par les inondations qui ont eu lieu en 2024 et ont provoqué d’importants dégâts. En parallèle, la préservation de la ressource en eau et les politiques menées pour lutter contre sa pollution constituent un enjeu majeur pour nos territoires. Dans ce contexte, il était intéressant d’évaluer les aides apportées aux paysan·nes et les stratégies menées par ces derniers pour adapter leur exploitation. Les actions de soutien de l’Agence de l’eau ont été saluées, mais il ressort avant tout de nos échanges des solutions plurielles et complémentaires : systèmes novateurs d’irrigation et de captage, valorisation de zones marécageuses, réimplantation de l’élevage, développement de cultures associées…

Une diversité des parcours de vie et des approches identifiées

En complément de la problématique de l’eau, toute la richesse de ce voyage réside dans la transversalité des échanges avec les paysan·nes. Nos entretiens ont fait ressortir l’indéfectible passion pour une activité qui s’apparente davantage à une mission qu’à un métier, même si elle recouvre des compétences pointues et d’une grande variété. C’était revivifiant d’être face à des chef·fes d’entreprises compétent·es et désireux·ses d’apprendre.

La diversité des parcours de vie et des approches identifiées constitue le point le plus remarquable, avec un équilibre entre des familles de paysan·es actifs·ves depuis plusieurs générations et de courageux·ses aventurier·es ayant mené à bien une reconversion professionnelle. On constate de plus en plus de femmes paysannes, avec l’exemple emblématique de la Ferme des Folies créée par Béatrice et Loréna. Certain·es paysan·nes sont installé·es en couple, qui se répartissent les tâches selon leurs appétences et compétences, souvent de manière assez genrée.

Toutes et tous sont en tout cas hyper-investi.es, travaillant souvent près de 70 heures par semaine, mais leur équilibre financier est précaire et implique des salaires qui ne reflètent aucunement leur engagement. Dans ce contexte, la solidarité des Amapien·nes, de l’aide aux récoltes à des dons ou prêts en cas de difficulté exceptionnelle est centrale et tous·tes le reconnaissent.

Des temps pour faire le lien entre des profils d'amapien·nes divers

Enfin, la vie de groupe et les échanges informels entre les participant·es, ainsi qu’avec les organisatrices, Adèle et Joana, ont contribué au succès de cette mission réalisée entre neige et verglas.

Les discussions dans la voiture ont complété la présentation des paysan·nes. Une nuit dans un gite soigneusement sélectionné, un déjeuner dans une table d’hôte de produits bio à vocation de tiers lieu et des cafés pris ensemble pour se réchauffer ont permis de relier des profils variés : des Amapien·nes néophytes et expérimenté·es, des habitant·es de Paris intramuros et de Seine-et-Marne et du Val-de-Marne, des étudiant·es en agronomie et des retraité·es, des ingénieur·es et des administratifs·ves, un jeune paysan en quête d’une association et un fonctionnaire d’une agence d’Etat… Chacun·e a pu partager son expérience au sein de son AMAP, les difficultés et les solutions apportées.

Merci aux paysan·nes pour leur accueil et leur témoignage, au Réseau AMAP IdF et à l’ensemble des participant·es pour cette expérience.
J’invite tous·tes les amapien·nes à y participer à leur tour, ainsi qu’aux diverses formations organisées par le Réseau.

Par Christo, amapien d'Elementerre (Paris 15)