9 sept 2025
Le blocage, et au-delà... la place des AMAP ?

Paysan·nes, Amapien·nes,
C'est la rentrée, et pour beaucoup d'entre vous, c'est le moment du renouvellement de vos contrats AMAP !
C'est aussi une rentrée bouillonnante où se mêle la lutte contre une Loi Duplomb dangereuse pour la santé et l'environnement et des annonces politiques austéritaires qui vont dégrader la qualité de vie en creusant encore plus les inégalités (l'accès aux soins, à une éducation de qualité, à un logement digne, au développement d'une agriculture biologique, etc.).
Quel est le lien avec nos paniers AMAP ? Nos délicieux légumes, nos fromages paysans, notre pain bio, nos œufs hebdomadaires ? Notre système AMAP, de par sa Charte, participe, depuis ses débuts, aux transformations sociétales pour plus de justice sociale et nos paniers peuvent soutenir le mouvement contre l'austérité qui commence le 10 septembre.
Pourquoi ?
Il y a 20 ans le modèle AMAP a été créé comme une contre-offensive citoyenne et paysanne face à la grande distribution et à l'agro-industrie qui ruinait la petite paysannerie et prenait une place dominante sur notre alimentation et sur l'environnement. Par nature, l'adhésion au mouvement des AMAP, en tant que paysan·nes et en tant que mangeurs·ses, est déjà une forme de boycott de la grande distribution et de l'agro-chimie. Le mouvement du 10 septembre, l'appel à la grève du 18 septembre, les marches des Résistances Climat, Justice et Libertés du 28 septembre et l'appel à mobilisation du Mouvement Associatif du 17 octobre, nous obligent à penser plus loin et à décider comment chaque AMAP et paysan·nes partenaires souhaitent se lier et tisser des liens avec les autres secteurs de la société civile engagés face à la menace d'une austérité économique généralisée.
C'est l'occasion aussi de faire connaître notre mouvement citoyen et paysan auprès de nouvelles personnes engagées, qui ne connaissent pas bien ce modèle mais qui partagent les mêmes valeurs : revenus des paysan·nes, protection de la santé des travailleur·ses et des mangeur·ses, protection de l'environnement, lutte contre le changement climatique, organisation collective etc.
Comment y participer ?
Quelques exemples :
- Décider avec votre collectif AMAP et paysan·nes partenaires comment votre AMAP peut être un relai sur votre ou vos territoire(s)
- Participer à une AG locale ou professionnelle, communiquer autour de vous et faire savoir que des paniers volants tests peuvent être dédiés à ceux qui boycottent la grande distribution.
- Mettre des paniers AMAP au service de la société civile engagée (lorsqu'il vous reste des paniers non-pourvus) :
- S'il vous reste des contrats AMAP encore non pourvus, vous pouvez dédier des "paniers volants tests" à des personnes qui souhaitent boycotter la grande distribution à partir du 10/09, en leur permettant de commander à l'avance un panier à votre paysan·ne (idéalement, faire adhérer les personnes extérieures à l'AMAP, pour éviter la qualification d'intermédiaire de vente). Il faut mettre en place la bonne méthode avec votre paysan·ne partenaire.
Par exemple : certaines AMAP ont mis en place un contrat à remplir sur internet automatiquement pour faciliter la gestion de ces "paniers volants - tests". Pour que la démarche prenne tout son sens et qu'elle se transforme en moment de solidarité, elle doit être couplée d'une grande communication sur le modèle AMAP et la notion de solidarité avec les paysan·nes. - Faire un contrat "au mois" réservé aux personnes engagées dans le boycott, pour pérenniser la démarche de boycott et sensibiliser sur le modèle AMAP
- Si l'AMAP a des fonds de trésorerie, elle peut éventuellement décider de rédiger une convention avec la ferme et acheter un ou plusieurs paniers, pour ensuite les donner ponctuellement à des personnes engagées dans la gréve ou dans le boycott. Dans ce cadre, il faut garder une trace écrite de cette décision (en consultant les statuts de l'association pour voir quelles sont les modalités de prises de décisions pour faire un don à partir des fonds de l’AMAP, et voir s'ils mentionnent un but social ou d'accessibilité dans les statuts. )
- Dédier des paniers abandonnés pour les personnes engagées ou les cantines de soutien au mouvement.
- S'il vous reste des contrats AMAP encore non pourvus, vous pouvez dédier des "paniers volants tests" à des personnes qui souhaitent boycotter la grande distribution à partir du 10/09, en leur permettant de commander à l'avance un panier à votre paysan·ne (idéalement, faire adhérer les personnes extérieures à l'AMAP, pour éviter la qualification d'intermédiaire de vente). Il faut mettre en place la bonne méthode avec votre paysan·ne partenaire.
Participer au mouvement social concrètement, dans le cadre des AMAP, permet de renforcer plus largement la dynamique de notre mouvement en la faisant coïncider et s'hybrider, avec les revendications sociales et environnementales en cours.
Faire collectif face à l'austérité
Les coupes budgétaires mettent à mal tout le secteur associatif !
Les associations qui dépendent de subventions, comme celles qui œuvrent au développement de l'agriculture biologique et paysanne. Mais aussi celles qui ne dépendent pas directement des subventions mais dont le dynamisme repose sur d'autres avantages matériels : octroi de salles municipales entretenues et propres, financement de paniers solidaires, mutualisation culturelle et évènementielle etc.
Tous les secteurs professionnels ont à gagner d'une mobilisation collective contre l'austérité !
par le Collectif du Réseau des AMAP en Île-de-France