29 juin 2020
Alors on CEM ? Retour d'expérience d'une amapienne sur un Chantier Ecologique Massif (CEM)
L’une de nos administratrices est allée le 13 juin au Jardin de la Madeleine à St-Yon en Essonne rendre visite à Mike Metz, producteur en AMAP, qui accueille le tout premier « Chantier Ecologique Massif (CEM) » de France et témoigne de son expérience.
Le principe d’un CEM est de faire appel à de nombreux bénévoles sur une courte durée pour aider à l’installation d’une ferme écologique qui puisse contribuer la sécurité alimentaire au niveau local.
Ancien artisan semencier, Mike milite pour la biodiversité comestible, l'autonomie alimentaire locale, et l'action constructive et positive. Il se présente comme maraîcher-sylvanier bio++, agroécologiste convaincu et pratiquant, mixant techniques ancestrales, pratiques régénératrices alternatives (comme l’utilisation d’extraits de consoude par exemple) et approches modernes complémentaires.
Avec Mélanie Loquet, son associée au sein de Fermelt, ils œuvrent depuis plus d'un an à transformer un terrain assez commun de 1,6 ha en un ensemble de cinq jardins inspirés et inspirants qui seront progressivement bordés de marres et d’une forêt comestible et étagée formant un écosystème particulièrement productif en matière végétale et en biodiversité.
Séduit par le concept des CEM, proposés par Etika Mondo, et par son adaptation dans le contexte de la crise du covid-19 pour venir en aide aux paysans qui en ont besoin, Mike s’est porté volontaire pour accueillir un chantier participatif de soutien, le tout premier pour l’équipe organisatrice des CEM, et donc un véritable test pratique pour l’amélioration du dispositif.
Dans le contexte du COVID, le collectif a choisi d’étaler l’expérience sur tout le mois de juin et de proposer une participation à la carte. La mécanisation étant exclue du projet du Jardin de la Madeleine, l’implication de bénévoles est précieuse pour accélérer la transformation du lieu. Et si les associés trouvaient déjà un certain soutien de la part des AMAPiens, le CEM leur a fait rencontrer d’autres personnes motivées et d’enthousiastes, qui s’avèrent presque systématiquement être également dans des démarches de transition à titre personnel ou à minima en questionnement sur leur parcours. Restant à demeure sur le terrain pendant 1 semaine voire 1 mois, ces « CEMeurs » y trouvent du sens, une expérience et des apprentissages.
Au terme de la troisième semaine du CEM, Mike a déjà reconsidéré la façon de mener le projet du Jardin de la Madeleine avec la volonté d’aller, avec son associée, vers le format d’une ferme écologique de proximité en chantier-école permanent.
Il voit dans le CEM un médium sociétal (lien), qui implique autant les consom'acteurs locaux (AMAPiens militants et engagés), que les jardiniers curieux, les touristes verts, les familles, les profs sensibles à l'environnement, que les militants activistes et les écolos convaincus, et aussi les personnes en difficultés.
Le CEM apporte une organisation pratique et méthodologique (pré-chantier pour préparer l’accueil sur le site, fonctionnement en ateliers, auto-gestion...) qui vise une certaine efficacité dans les contributions autant que le bien être de chacun, incluant aussi bien les questions de sécurité, la dimension de convivialité ou l’aspiration à vivre une expérience enrichissante.
Ainsi, en plus des ateliers agricoles et techniques quotidiens, le collectif a mis en place 2 ateliers de fin de journée. Le premier « changement de vie, transformation personnelle » répond à une attente exprimée par les participants. Le second « pédagogie » répond au souhait de transformer les expériences menées sur le site en documents partageables pour mise à disposition d’autres CEMs, néo-paysans, candidats à l’installation agricole, producteurs ou autres.
Et l’on voit là tout l’intérêt de la mise en lien à travers les réseaux : réseau des AMAP, L’Atelier Paysan, émergence du réseau des CEM, plateformes en tous genres pour partager des informations, des adresses et des contacts ... autant de structures qui ont besoin de soutiens (adhésions, implication directes, publicité) pour bien fonctionner et faire concrètement la transition à laquelle nous aspirons !
En cette fin Juin, le collectif du CEM de St-Yon est toujours aussi enthousiaste et a un message à vous transmettre : « Venez, on est bien ! »
Par Maud W, administratrice du réseau, avec le témoignage de Mike Metz