Le 27 octobre dernier, Abiosol et la ferme Sauvages et cultivées organisaient la première édition des Rencontres de l'hospitalité paysanne. Cette journée de réflexion a réuni une quinzaine de structures gravitant autour de ce sujet et une centaine de personnes. Elle était consacrée à revisiter et repenser l'accueil à la ferme des publics primo-arrivants, exilés, allophones et plus globalement en insertion. Au programme : des tables rondes, un débat suite au documentaire d'égal à égal, des échanges sur les différents stands des structures, la présentation du guide d'accueil Hospitali-Terre, etc. Retour sur cet évènement  et ses grands enjeux de cette thématique ainsi que sur les aboutissements de cette initiative.

L'hospitalité paysanne, un projet de société ?

L'accueil de personnes réfugiées en milieu rural représente une double opportunité : voir les communes rurales comme des espaces propices à l'installation et l'intégration, et profiter de cette occasion pour revitaliser et redynamiser ces territoires. Bien que cumulant de nombreux freins (mobilité, accès aux formations, aux services publics, aux centres administratifs, lien social), les espaces ruraux sont un formidable vivier d'initiatives solidaires, comme celles présentées lors de la journée.  

Quels sont les retours d'expériences des structures déjà impliquées dans des projets d'accueil, qu'ils soient positifs ou négatifs ?

Les différents expériences illustrent la nécessité d'offrir une multitude de propositions d'accueil, d'insertion et d'accompagnement aux personnes réfugiées, afin notamment de s'adapter tant aux besoins et parcours diversifiés des personnes, qu'aux contextes des territoires et acteurs économiques locaux.

Cette diversité d'initiatives apporte des réponses variées pour lever les multiples freins propres aux espaces ruraux : mobilité, création de lien social, accès aux services, formation, stages, emplois, hébergement... Elles interviennent à différentes étapes du parcours d'intégration et répondent à différents besoins.

Quelle synergie entre les acteurs ?

La synergie des structures aux spécificités variées (formation linguistique, aide au logement, accompagnement et insertion, formations, paysan·es, structures du monde agricole, citoyen·nes, etc) permettrait aussi de dépasser un bon nombre de freins identifiés en fonction des territoires et acteurs locaux.

La journée des Rencontres de l'hospitalité paysanne a finalement permis que des structures rattachées au monde agricole-paysan ainsi que des structures rattachées au monde de l'insertion et du social puissent dialoguer sur un sujet qui les rassemble : l'hospitalité paysanne. Le mélange de ces structures lors des tables rondes et des échanges informels a fait émerger une réflexion décloisonnée en faisant appel aux diverses expériences de chacun·es.

Permettre ce dialogue lors des journées de l'hospitalité paysanne, c'est également inciter les différentes structures à coopérer entre elles. Comme nous l'avons vu, chaque projet a ses spécificités et répond à des besoins et parcours diversifiés. Cette coopération peut en effet permettre de rediriger les personnes là où les structures pourront au mieux répondre à leurs attentes ! Par exemple, là ou certain·es recherchent un emploi rapide et rémunérateur, d'autres sont plus motivé·es par un projet entrepreneurial sur un temps plus long.

Cette coopération entre les acteurs a besoin d'être soutenus et coordonnées, à travers des journées d'échanges comme les Rencontres de l'hospitalité paysannes mais également à travers un réseau ou des outils qu'il reste à imaginer !!

Par Juliette, stagiaire à Abiosol

_{Crédit photo : Alexandra Serran}