30 sept 2020

Saison 2020 : un bilan compliqué dans les champs

La saison n’est pas encore terminée que nos paysans franciliens en font un premier bilan déjà très mitigé.

1e coup dur : le confinement

16 mars : pour les maraîchers, la saison est en plein démarrage (eh oui, c’est en mars qu’on commence à planter tout ce qui poussera dans les champs jusqu’à l’hiver suivant) quand l’annonce tombe : un confinement total des populations françaises. Pour nos paysan.ne.s en AMAP, les conséquences ne sont pas négligeables, et à la charge de travail très lourde de cette période de l’année s’ajoute une énergie considérable en préparation de paniers pour certain.e.s, en journées raccourcies par les distributions avancées à l’après-midi pour d’autres. Autre conséquence de la crise sanitaire : l’absence des amapien.ne.s dans les champs pendant tout le printemps, mais aussi pour beaucoup l’absence des stagiaires qui viennent habituellement donner un coup de main tout en apprenant le métier.

2e coup dur : printemps chaud, été sec

Et s’il n’y avait que ça ! A cette situation exceptionnelle s’ajoute un climat exceptionnel :

  • un début de printemps très chaud, avec pour conséquences des plantes qui montent très rapidement en graines, et une coupure très longue entre les légumes de printemps et l’arrivée des légumes d’été.
  • on enchaîne avec un été sans eau : jusqu’à trois mois sans pluie dans certaines fermes ! Pour celles qui n’ont pas l’irrigation en plein champs, comment faire pousser les pommes de terre, les betteraves ou les courges ? Au regard des trois dernières saisons, des installations maraîchères sans eau deviennent de moins en moins envisageables.
    Sans parler de l'arboriculture ! Les arboriculteurs s’attendaient à une saison 2020 bien meilleure (en même temps, difficile de faire pire que 2019) : les arbres étaient plein de fruits, pas de gel au moment fatidique. Mais le manque d’eau est venu mettre les plans à plat : les fermes arboricoles sans irrigation se retrouvent avec des petits fruits.
  • nos amies les altises sont aussi présentes que l’année dernière, mais les maraîcher.e.s trouvent des solutions, c'est un peu mieux qu’en 2019… Par contre, les pucerons ne lâchent rien et attaquent sans relâche les courgettes, entre autres.
  • il fait tellement chaud que certain.e.s doivent blanchir leurs serres à la chaux pour abaisser les températures, sinon la croissance de certains légumes est ralenti et affecté (tomates...)
  • Pour les éleveurs et céréaliers, la situation n'est pas réjouissante non plus, le manque d'eau entraîne des faibles rendements, peu de foin, et donc la nécessité d'acheter à l'extérieur pour les éleveurs...

Et les amapien.ne.s, dans tout ca ?

Les paysan.ne.s s’attendaient à ce que leurs amapien.ne.s, impatients pendant le confinement de pouvoir aller sur les fermes, soient au rendez-vous en nombre dès le déconfinement. Malheureusement, le constat semble partagé par beaucoup : les groupes n’ont pas toujours été au rendez-vous.

Alors on le redit ici : en respectant les gestes barrières, rien n’empêche à aller sur la ferme. Il n’est pas trop tard, c’est la saison du ramassage des courges, des légumes de garde, viendra ensuite la choucroute… bref : on fonce, on communique auprès des collègues amapien.ne.s, on organise les sorties ! Les fermes ont besoin de vous !

Et niveau distrib, quelle que soit l'évolution des consignes sanitaires, on se débrouille pour que les conséquences ne retombent pas sur les paysan.ne.s : préparation des paniers par les amapien.ne.s, maintien d'horaires de distrib en fin de journée et non en journée, etc. 

On compte sur vous ! Et on compte aussi sur vous, les paysan.ne.s, pour communiquer avec vos groupes sur vos besoins et vos problématiques !

Par Lucie et Mathilde, salariées du Réseau

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