28 oct 2019

Première mouture du voyage d'études entre amapien·ne·s : retour sur deux journées intenses !

Sabine, amapienne du Temps des Légumes, à Paris 20e, était du voyage et vous raconte. 

"Grâce à une organisation mitonnée aux petits oignons par le réseau des AMAP en Ile-de-France (merci à Laure, Mathilde et Lucie) nous nous sommes retrouvés une douzaine d’AMAPien·ne·s, tou·te·s originaires d’Ile-de-France, prêt·e·s pour l’aventure et la découverte.

Au départ de Montreuil dès potron-minet, nous avons écumé pendant 2 jours les départements 77 et 91 à la rencontre de différentes fermes.

De Toussacq à Milly-la-Forêt, en passant par Jutigny

Tout d’abord à Toussacq, première ferme rachetée par Terre de Liens en Ile-de-France. Gérée par Les Champs des Possibles, coopérative agricole proposant un test d’activité aux futur·e·s paysan·ne·s, cette ferme abrite de nombreuses activités paysannes. Nous sommes accueilli·e·s par Moussa, maraîcher en AMAP, qui nous présente le lieu, nous fait visiter les champs et nous parle de la nouvelle boutique à la ferme.

> Lire le compte-rendu de la visite de ferme concocté par Cécile et Sylvie

La serre à plants des maraîchers de Toussacq intrigue les amapien.ne.s

Ensuite direction Jutigny où nous rencontrons l’arboriculteur Pierre-Marie dans ses Vergers de la Brie et du Montois. La dure réalité du métier s'impose à nous : Pierre-Marie a perdu cette année 95% de ses récoltes de pommes / poires...

Lire le compte-rendu de la visite de ferme concocté par Diane et Maha

Notre 1ère journée s’achève au refuge de la ferme du Coquibus, située près de Milly-la-Forêt en plein cœur de la forêt de Fontainebleau.

Après une bonne soupe préparée avec les légumes de Moussa, quelques jeux de société et une bonne nuit de sommeil, nous voilà reparti·e·s pour le 2ème jour à la rencontre de Thibault (maraîcher en AMAP), de sa femme Véronique (boulangère) ainsi que de Victor (maraîcher voisin, installé sur une ferme Terre de Liens en Plaine de Milly).

> Lire le compte-rendu réalisé par Matie et Hélène !

Avant de prendre le chemin du retour, c’est au tour de Pierre-Nicolas de nous présenter sa ferme avicole de la Plaine de Milly.

> Lire le compte-rendu de la visite de ferme concocté par Eugénie et Clément

Les poules de Pierre-Nicolas cherchent de l'ombre sous des petits arbres qui préfigurent le futur verger !

Une diversité de réalités

Ces 2 journées, riches et intensives, ont permis d’appréhender la diversité des parcours et situations des paysans. Certains se sont installé en production bio dès le départ, d’autres ont opéré une conversion. Certains se concentrent sur leur activité principale, d’autres développent des projets complémentaires (ex. récolte fruits / production jus de fruits). Certains ne travaillent qu’avec les AMAP (on parle alors de « partage des récoltes »), d’autres vendent une partie de leur production via des réseaux complémentaires (vente à la ferme ; Biocoop …). Et bien entendu chaque activité a ses spécificités, ses contraintes, ses aléas (pour ne citer que les principaux : aléas climatiques pour le maraîchage et l’arboriculture, aléas sanitaires pour les activités avicoles…)

Des acteurs clés, regroupés au sein d'Abiosol

Tout en bombardant nos paysans de questions, nous avons aussi mesuré le rôle et l’importance de nombreux acteurs, regroupés sous l’association Abiosol pour soutenir l’installation, la formation des paysan·ne ou pour activer les réseaux d’entraide :
• Terre de Liens et ses financements solidaires pour aider au rachat citoyen de terres et bâtiments agricoles.
• Les Champs des Possibles et ses couveuses d’activités agricoles
• Le Groupement des Agriculteurs Biologiques (GAB IdF) pour l’échange de savoir-faire
• Le réseau AMAP IdF pour le développement et la stabilité des partenariats entre les paysans et les AMAP

Mais le rôle fondamental, c'est nous, amapien·ne·s, qui le jouons !

Les paysans rencontrés durant ces 2 journées nous éclairent également sur le lien primordial avec les AMAP. En écoutant leurs histoires respectives, il est évident que l’AMAPien·ne a son propre rôle à jouer. Rôle de soutien pendant les périodes de crise. Comme nous le savons tous, nous nous engageons en finançant à l’avance les récoltes. S’il y a plus, on a plus…mais s’il y a moins, on a moins. Certain·e·s AMAPien·ne·s sont même prêt·e·s à s’engager tout en sachant qu’ils n’auront rien ou pas grand-chose (certain·e·s mangeur·se·s de pommes se reconnaîtront ici). Ce qui prime par-dessus tout, c’est la solidarité et l’envie que la ferme s’en sorte.

Rôle d’initiateur de changement : certaines AMAP ont convaincu leur partenaire d’aller de plus en plus vers le bio. D’autres AMAP veulent donner la priorité à la notion de partage des récoltes et « déstresser » le ou la paysan·ne qui se met la pression pour remplir le panier à tout prix.

Rôle de diffusion des actions menées par l’AMAP IdF et de l’association Abiosol en général, pour permettre aux AMAPien·ne·s de se rendre compte de l’importance du réseau dans le soutien aux paysan·ne·s.

Nous sommes revenu·e·s enchanté·e·s et conquis·es par ces échanges, motivé·e·s pour partager au sein de nos AMAP respectives ce que nous avons vécu.

Encore un grand merci à Laure, Mathilde et Lucie qui ont permis que ces moments d’échange et de grande convivialité existent et aussi aux paysans qui ont pris le temps de nous rencontrer. On aurait bien aimé leur rendre la pareille en les aidant à désherber ou à ramasser les choux mais le temps nous a malheureusement manqué !"

Récit de Sabine Bourjaillat, amapienne au Temps des Légumes, Paris 20e

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