22 oct 2015
De 50m2 à Vanves à 3 ha à Sceaux-du-Gâtinais
Pendant près de 10 ans, Christophe et sa femme Rosine ont vécu à Vanves. Au fil des années, le sentiment d’étouffer n’a fait que s’accroitre. Pour y échapper, ils ont décidé de multiplier leurs week-ends « au vert » sur l’ancienne ferme familiale située dans le Loiret.
Et puis, il y a eu cet été 2012 qu’ils ont passé sur la ferme et qui les a amené à se poser encore davantage de questions sur leur quotidien de citadin. Avec sa société informatique, Christophe pouvait continuer à faire du télétravail depuis Sceaux, Rosine quant à elle n’avait que 2 allers retours sur Paris à faire par semaine et enfin Antoine leur fils allait faire sa 1re rentrée en maternelle qu’ils imaginaient davantage confortable dans une petite classe que lâché au beau milieu de 300 autres élèves.
Une soirée à discuter longuement aura suffi pour que le lendemain, la décision soit prise : ils abandonnaient leur appartement à Vanves pour venir s’installer définitivement à Sceaux-du-Gâtinais. En une semaine, tout était réglé grâce à la chaine de solidarité qui s’est instauré dans leur village : inscription d’Antoine en maternelle, déménagement et emménagement.
De l’autosuffisance alimentaire à la réflexion de s’installer en tant que maraîcher
En décidant de s’installer à Sceaux-du-Gâtinais de manière permanente, Christophe et Rosine ont aussi décidé d’être au maximum auto-suffisants en produisant eux-mêmes leurs légumes et en réduisant leur consommation de viande.
Ces premiers changements dans leur vie en ont amené d’autres. Christophe, lassé de l’informatique, cherchait à renouer avec la nature. Il a croisé la route des Jardins de Cocagne qui lui ont demandé s’il ne voulait pas s’installer. C’était le point de départ : la reconversion était en marche !
Selon Christophe, « il fallait saisir l’opportunité, c’était maintenant ou jamais » et il s’est lancé. Il commence cette année son BPREA (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole) au MFR (Maison Familiale Rurale) d’Orléans et a déjà fait plusieurs essais de maraîchage en petite surface. Son objectif ? Implanter du maraîchage sur une parcelle d’1 ha dans un premier temps, et distribuer la totalité de sa production via les AMAP et en vente à la ferme.
Et il ne se lance pas seul dans l’aventure : sa femme Rosine l’accompagnera à 50% du temps.
Toute cette aventure est d’ailleurs possible grâce aux terres dont Rosine a hérité. Ses parents, partis à la retraite il y a 10 ans, ont décidé de faire don de 15ha à Rosine, bâti agricole compris. En assurant la reprise, ils sont la 5e génération d’exploitants agricoles ; à la différence près qu’ils transforment la production des céréales conventionnelles en maraîchage bio !
Première rencontre avec l’AMAP de Puteaux
Ouverts et accueillants, Rosine et Christophe cherchent toujours à nouer des liens : que ce soit avec les habitants de leur village, les paysans qui les entourent, les wwoofeurs (WWOOF = World Works On Organic Farm) de passage chez eux etc. C’est donc tout naturellement qu’ils ont pensé aux AMAP quand ils ont pris la décision de s’installer en maraîchage diversifié.
Conscients que leur production ne débutera pas avant mi-2016 au plus tôt, ils ont pris les devants néanmoins et ont rencontré en septembre 2015 l’AMAP de Puteaux en création.
Les paysans peuvent effectivement faire le choix de débuter l’aventure avec une AMAP déjà constituée ou de se lancer avec une AMAP en création. Christophe et Rosine ont fait le choix de l’accompagnement mutuel au départ, et de construire ensemble, d’où la volonté de faire la connaissance des futures amapiennes de Puteaux.
Noyau dur de 4 amapiennes, elles relancent l’AMAP qui s’était éteinte (dissolution de l’association) et mènent toutes les démarches administratives (dépôt statuts en préfecture etc) pour être fin prêtes à lancer un appel plus général auprès des habitants de Puteaux le moment venu.
Entre l’AMAP de Puteaux et Christophe et Rosine, les échanges vont continuer. On ne manquera pas de revenir les voir en 2016 !
Christophe le présente comme « un engin révolutionnaire qui permet de diminuer son emprunte carbone en remplaçant l’utilisation d’une énergie fossile, le pétrole, par une ressource inépuisable, ou presque… la force musculaire du maraicher ! » Cette version revisitée du tracteur à pédale de notre enfance et sans compromis de productivité. Porte outils évolutif, il permet d’effectuer de nombreux travaux du sol nécessaires en maraîchage : hersage, binage, laboure de surface, etc.
Cette adventice (mauvaise herbe) cauchemar des agriculteurs français ne pose pas tant de problème au Mexique, en Grèce, ou en Afrique où elle prolifère et fait le bonheur des habitants. Pourquoi ? Simplement parce qu’ils la mangent ! Cette herbe sauvage, au goût très fin d’épinard, est riche en nutriment : protéines, calcium, magnésium, Vitamine A…
Anne Lebec, chargée de mission au Réseau AMAP IDF
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