30 sept 2020

Le Réseau gagne une paire d'As

Comme vous le savez, le réseau des AMAP, organisme vivant, ne cesse de se réinventer. Deux chantiers ont été identifiés comme urgents et nécessaires : travailler sur l’éthique des partenariats et sur l’accessibilité à l’alimentation. L’idée centrale étant de renforcer et diffuser le modèle AMAP. Pour s’emparer de ces deux questions brûlantes, deux salariées réorientent leurs missions : Mathilde & Noémie.

L’équipe salariée s’est ainsi reconfigurée et deux pôles ont été créés : un pôle Partenariats et un pôle Mobilisation. Pour étayer ces pôles, deux nouvelles recrues ont été élues juste avant l’été. Astrid rejoint Mathilde et Lucie au sein du pôle Partenariats et prend en charge l’accompagnement des groupes existants et en cours de création et la communication interne, tandis qu’Ariane rejoint Noémie pour se charger de la partie relations publiques et mobilisation territoriale.

Et voilà pourquoi Astrid & Ariane ont donc droit à leur portrait croisé pour la lettre de la rentrée.

Astrid a grandi à Melun dans le 77, dans une famille nombreuse et plutôt écolo. Elle a eu envie très tôt d’exercer un métier utile pour essayer de sauver le monde et rendre les choses plus justes.
Ariane a grandi dans un petit village des Cévennes, elle en retient notamment un attachement au paysage et un intérêt pour les questions foncières.

Ariane

Astrid est partie étudier à Sciences Po Lille : peu de mixité et beaucoup d’entre soi, mais de belles personnes, parmi les étudiant.es comme les enseignant.es.
Ariane rejoint l’Université Paris 8 en Sciences Politiques, avec l’idée de se fabriquer de solides outils intellectuels en théorie politique et sur les questions de race et de genre.

Astrid choisit de passer sa troisième année d’Erasmus au Costa Rica, parce qu’elle a envie de voir le monde et parce que ce pays a la réputation d’être attentif aux questions environnementales. De fait, l’éducation à l’environnement est mise en œuvre depuis 30 ans, la lutte pour la préservation des espaces naturels a mis un coup d’arrêt à la déforestation, et la biodiversité est spectaculaire. Elle en profite pour visiter le Mexique et le Guatemala avec sa sœur. Mais précise qu’elle n’a pas repris l’avion depuis, souhaitant voyager plus localement et lentement.
Ariane, sa Licence en poche, choisit de passer 6 mois au Cambodge au sein d’une ONG qui œuvre pour la promotion des femmes en politique. Puis part pendant un an faire un Master à Londres au Kings College sur les conflits internationaux, avec comme fil directeur, les conflits fonciers et l’articulation du rapport à la terre et des questions d’identité, notamment chez les peuples colonisés.

De retour en France, Astrid intègre le Master de Développement soutenable de Sciences Po Lille. Et c’est l’épiphanie. C’est aussi le moment où elle rejoint le bureau des Ch’tis Paniers Bio, l’association étudiante qui organise la livraison de paniers de légumes en partenariat avec les Jardins de Cocagne. Cette expérience confirme son intérêt pour les questions de relocalisation alimentaire et d’accès à l’alimentation. Son mémoire de Master aborde la question de la Restauration Collective, et des leviers nécessaires pour la rendre soutenable.

Astrid


De retour en France, Ariane, stimulée par ses recherches, décide de s’engager dans un autre Master, qui associe histoire, anthropologie et sociologie et lui permet de faire du travail de terrain. Tirant le fil du conflit foncier, elle se penche sur la politique d’appropriation de la terre au Congo Belge, en allant éplucher les archives à Bruxelles.

Astrid doit maintenant chercher un stage de fin d’études : ce sera dans un bureau d’études à Bordeaux qui travaille sur les enjeux de santé dans l’environnement urbain. Une façon de concilier les deux écologies de ses parents : mère médecin et père chef de chantier. Si les questions d’occupation de l’espace l’intéressent, elle regrette un peu de ne pas voir les résultats de son travail d’enquête. Bien que le bureau d’études mette en œuvre un travail conséquent de sensibilisation des acteurs aux enjeux de santé globale et d’inégalités, il n’a pas de contrôle sur la manière dont les acteurs se saisissent de ces enjeux. Elle sent qu’elle a besoin de proposer des solutions plus concrètes qui s’appuient sur un modèle réel, éprouvé. Mais surtout elle sent qu’elle a besoin de revenir aux questions alimentaires, au secteur primaire.
Ariane aussi assure une mission pour un bureau d’études dans le cadre d’une opération de rénovation urbaine et se réjouit de faire à nouveau du terrain. Elle sort de deux ans un peu hors sol au siège d’une multinationale, où elle a travaillé sur le respect des droits de l’homme. Son passage par le siège d’une entreprise du CAC 40 lui fait comprendre les usages de cette grande machine, et la discordance souvent irréconciliable entre l’exigence du profit et le respect des droits humains. Elle retrouve une cohérence plus tard en entrant au service d’une députée de la France Insoumise en tant qu’attachée parlementaire. Sur le plan des convictions, comme de l’ancrage territorial dans une circonscription rurale, elle retrouve sa ligne et met toute son énergie au service de sujets comme la disparition du service public, l’accès aux transports publics ou encore celle du retour des grands prédateurs (Ours, Loup, Lynx) dans des zones d’élevage ovin. L’Assemblée Nationale lui apprend beaucoup sur l’exercice du pouvoir, et la conflictualité.

Pour Astrid, tout s’est enchaîné parfaitement : la fin de son stage et le recrutement par le réseau en Juillet. Ce qui lui permet de passer le mois d'août sereinement. Elle se félicite de l’accueil que lui a réservé l’équipe, adore venir en vélo au Mundo et pouvoir travailler pieds nus. Elle a commencé à assister aux premières formations qu’elle va ensuite assurer. Elle apprend, beaucoup, prend plein de notes et se sent prête à aller à la rencontre des groupes.
Pour Ariane, membre d’un groupe AMAP depuis 2013, ce poste au réseau est un véritable aboutissement. Elle se réjouit de pouvoir articuler ses sujets de recherche et ses compétences pour construire un plaidoyer. Finalement les conflits fonciers, c’est aussi ce qui anime le combat pour l’installation paysanne. Et pour ça, il faut des politiques publiques ambitieuses, mais aussi briser les monopoles. Il faut établir des rapports de force musclés et accompagner les décideurs, tout en sensibilisant les citoyens. Il y a du pain sur la planche, mais elle aime le chemin qu’elle trace.

C’est une vraie joie d’accueillir ces deux personnalités puissantes et énergiques au sein du réseau. On a hâte de les voir dans le feu de l’action et on leur souhaite de s’épanouir et surtout de prendre du plaisir dans l’exercice de leurs missions !

Par Maud Granger Remy, administratrice du Réseau

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