30 mai 2020

Et dans tes champs, ça va comment ?

Cette rubrique n’a pas pour objectif de donner LA météo des paysan·ne·s en AMAP mais bien UNE météo. Parce qu’entre le nord du Val d’Oise et le sud Essonne, la météo n’est pas forcément la même, parce que des champs argileux en pente, et des champs sableux sur terrain plat n’accueillent pas la pluie de la même manière.

Nous sommes le lundi 27 avril, l’activité du pays est toujours à l’arrêt. Du côté des paysans et des paysannes, l’activité ne faiblit pas. Au contraire, nous sommes en pleine saison, il y a juste moins de passage sur la ferme qu’à l’habitude.

La ferme de Toussacq, c’est une ferme de 73 hectares que Terre de Liens a acquise en 2011, une première en Ile-de-France. Depuis plusieurs années, la ferme est gérée par “Les Champs des Possibles”, coopérative d’activités agricoles et rurales qui anime un dispositif régional de test d’activité agricole, vous en avez déjà sûrement entendu parlé !

Sur cette ferme cohabitent différentes productions : élevage (poules pondeuses et poulets de chairs, brebis de passage et chèvres), grandes cultures avec transformation d’une partie des céréales en pain dans le fournil installé il y a un peu plus d’un an, et maraîchage diversifié.

Ce lundi 27 avril, les chèvres mettent bas à la chèvrerie, le berger se prépare à la transhumance, les brebis pâturent différentes parcelles autour du hameau de Toussacq, un petit groupe de bénévoles est regroupé pour accompagner les brebis et le berger vers une nouvelle parcelle à quelques kilomètres d’ici.

Comment ça va, dans les champs ?

Retour du beau temps signifie grosse charge de travail pour les maraîchers ! Mais attention ! Cela ne veut pas dire que les paniers de mai sont chargés ! La nature se réveille - un peu plus vite que d'habitude certes - les légumes primeurs arrivent tranquillement (quand ils ne sont pas mangés par les limaces, altises...), mais les paniers de mai sont encore à la jonction entre légumes de garde et premiers légumes de printemps. Ils sont en revanche plus verts, on y trouve plus de feuilles. Attention, à cause des grosses chaleurs, les maraichers n'ont parfois pas pu faire la dernière coupe espérée, les légumes sont montés en fleurs, on ne peut plus les récolter.

A Toussacq, les maraichers plantent, transplantent et désherbent. Moussa et Adrien, maraichers, nous racontent leur quotidien en confinement !

Moussa est entrepreneur salarié de la coopérative, en partenariat avec l’AMAP du Cri du Radis à Montreuil, il a 40 parts et aimerait augmenter dans l’année à venir. Il vend également une petite partie de sa production dans la boutique de la ferme.

Le maraîcher est en train de replanter des oignons nouveaux lorsque nous échangeons. Une salariée agricole est arrivée il y a quelques jours pour deux mois pour l’aider, et c'est bienvenu ! Il a fait le choix de réorganiser son espace de culture pour intégrer dans sa rotation des engrais verts, ce qui lui a pris du temps mais sera bénéfique pour les prochaines années : meilleure implantation de certains légumes, par exemple pour les navets, et meilleure structuration du sol.

Beaucoup de tâches sont à réaliser dans le mois à venir, et notamment finir les plantations extérieures. Moussa va essayer les aubergines et les poivrons, les melons et pastèques en extérieur, transplanter dans les serres les légumes-fruits mais également finir d’implanter les cultures de printemps. En parallèle, il faut préparer les cultures d’hiver dont le céleri…

Quant à Adrien, également entrepreneur salarié de la coopérative et en partenariat depuis 2 ans avec l’AMAP Légumes et Compagnie à Montreuil, des discussions ont été entamées l’année dernière sur le prix de la part de récolte pour qu’il puisse vivre de son métier. Il est content de travailler, il a le moral, il se trouve moins stressé que les années précédentes même s’il est en retard sur certaines tâches.

Il va bientôt faire ses faux semis de carotte et transplanter sous serres ses concombres. Il va semer en motte à l’extérieur les choux, les courges…Les pommes de terre vont être à butter et l’irrigation à installer. Adrien trouve qu’en ce moment c’est beaucoup de désherbage ! Les courgettes et les tomates vont être transplantées à l’extérieur !

Et le confinement ?

Depuis le début du confinement, Moussa prépare les caisses de légumes et les légumes à la pièce qu’il faut pour la part de récolte de la semaine. Les amapien.ne.s préparent ensuite les paniers sur place. Il trouve que les amapiens sont plus dispos mais comme ils ne peuvent pas venir à la ferme et que lui ne reste pas pendant toute la livraison car il part plus tôt, il y a moins de lien. Moussa pense que privilégier les coups de fils pendant la haute saison pourrait permettre de mieux échanger car il n’a pas le temps de répondre aux mails.

Les amapiens d’Adrien viennent normalement le deuxième dimanche de chaque mois. Il avait prévu d’essayer de travailler un peu moins cette année, mais c’est compliqué avec le confinement. Il trouve que le confinement fait ralentir pleins de choses : « c’est chouette, ça permet de remettre certaines priorités en avant ». Avec le changement des horaires de la distribution, le mercredi, il ne fait plus que des récoltes, c’est un peu plus speed.
Sinon le confinement ne change pas l’organisation de leur travail, ils ont moins de monde sur la route !

Et la météo ?

Il fait très sec, Adrien et Moussa rapportent qu’ils se sentent privilégiés car ils ont accès à l’eau à Toussacq, ils sont inquiets sur la biodiversité. Quel impact de ces chaleurs sur la biodiversité ? L’eau de pluie, ce n’est pas pareil que l’eau du robinet, elle est plus acide et c’est souvent mieux pour les plantes et l’écosystème global.

Par Lucie, salariée du Réseau

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